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  • : Le blog de AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre)
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Nous devons bannir de nos rangs toute idéologie faite de faiblesse et d’impuissance. Tout point de vue qui surestime la force de l’ennemi et sous-estime la force du peuple est faux.


"La situation actuelle et nos tâches" (25 décembre 1947)  Oeuvres choisies de Mao Tsé-Toung, Tome IV




 
Dans l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement, dans un ultime sursaut, contre les forces de la révolution ; et souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire.

« Le Tournant de la Seconde guerre mondiale » (12 octobre 1942). Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome III.

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 22:45

 

 

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De l'austérité à l'université : à la chasse aux étudiants des milieux populaires...

 

 AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre), Local F307, Pour un syndicat de combat !

 

 

L

 

es mesures de privatisation et d'austérité commencent à se faire ressentir de plus en plus violemment sur notre université. 3 groupes de TD viennent d'être supprimés en droit, soit 120 personnes à dispatcher dans des TD déjà bondés. En SSA les étudiants se sont déjà mobilisés au premier semestre pour demander la réouverture d'une bibliothèque dont le poste n'avait pas été remplacé. Mais ces conséquences ne représentent qu'un des visages du plan capitaliste à l'œuvre. Son autre revers est l'accentuation de la sélection sociale à l'université et ce sont les enfants des milieux populaires qui en paient les frais. Chaque année, lors des inscriptions, ce sont déjà des centaines d'étudiants qui se voient refuser l'inscription à l'université, principalement des étudiants issus de bac pro ou étrangers (hors Erasmus). Alors que les échanges érasmus sont perçus comme une richesse par l'administration les autres (bac pro, étrangers) sont souvent désignés comme un fardeau de trop.

 

A l'heure où l'administration de l'université doit faire face aux coupes budgétaires et à l'afflux d'étudiants, cette vielle mentalité discriminatoire refait surface. Un pré-rapport daté du 10/12/2012 écrit par JL Guinot, responsable de la sécurité de l'université et A Andronikof enseignante en psycho pathologie cible des problèmes de comportements inappropriés en première année et propose des solutions sélectives... 

"Des comportements provocateurs tels que:

-tenue vestimentaire, position avachie, absence de prise de note, dynamique groupale provocatrice

- Quitter soudainement le TD en groupe, éteindre la lumière et claquer la porte en sortant.»

 

Ce rapport aurait pu en rester là s’il ne ciblait pas en fait certains étudiants dans le but de resserrer l'accès à l'université:

«-Mauvaise orientation des élèves bacheliers (bac-pro non préparés…)»

«-Seul critère pour les bourses : la présence» (ce qui revient à demander que les critères soient plus contraignant) 

«- Fixer un numeru clausus », « une date butoir d’inscription », « revoir les critère qui permettent l’orientation active (CACIOPE)», « « étudier le profil académique des étudiants qui ont du mal à profiter de l’enseignement supérieur ».

Bien que ce rapport souligne également des TD surchargés, il s'agit de prendre le prétexte des "mauvais comportements" (qui ont toujours existés) pour proposer une sélection plus accrue à l'université, associée d’un ciblage des étudiants boursiers et issues de bac pro. Les chiffres sont déjà connus : un fils d’ouvrier à beaucoup moins de chance de quitter l’université avec un diplôme qu’un fils de cadre. Refuser les profils d'étudiants qui "ont du mal à profiter de l'enseignement supérieur", reviendrait à remettre en cause l'ouverture de l'université aux enfants des milieux populaires, en soit, les plus précaires… Demander des critères plus étroit pour les bourses c'est utiliser le vieux stigmate de l'étudiant pauvre, profiteur du système pour l'écarter de ses droits. 

 

L'université n'est qu'un petit miroir de la société disait un grand révolutionnaire. Avec ce rapport l'administration, qui s'est pourtant doter d'un "nouveau visage", fait le choix de servir les injustices créées par le système et d'aller dans son sens, plutôt que de dénoncer les réformes qui mènent à ce désastre. Quand les étudiants ont fait grève (en 2007 et 2008) justement pour dénoncer les réformes de privatisation qui explique la situation actuelle, l'administration à mis fin au mouvement en envoyant 15 cars de CRS pour nous déloger du bâtiment de droit...

 

De plus la privatisation de l’université et des CROUS qui doivent trouver leurs propres fonds, fait grimper les frais d’inscriptions (magister d'histoire passé à 900€) et les loyers du logement social étudiant (+76% en cinq ans à la cité U de Nanterre, pire encore un étudiant étranger doit payer 80€ de plus son loyer qu’un étudiant FR). Les bourses sont insuffisantes et obligent une grande partie d'entre nous à travailler pendant nos cours. L'université doit-elle redevenir le lieu d'étude de quelques privilégiés? À moins de préférer s'endetter à vie... Les banques viennent déjà se frotter les mains à l'université avec les nouveaux bénéfices qu’elles vont pouvoir tirer de cette situation... En somme se sont les étudiants les plus précaires et les moins enclins à connaitre les codes du milieu universitaire qui vont subir les conséquences de l'austérité et de la privatisation (sélection et stigmatisation).

 

Les  étudiants, les enseignants et le personnel doivent se positionner contre ce pré-rapport nauséabond et contre le plan de privatisation et d'austérité qui n'est rien d'autre que le programme du patronat européen (via ses organismes FMI, CE, traité de Lisbonne, OCDE).

 

Nous pensons que l'université ne doit pas servir la politique actuelle en cherchant à évincer les classes populaires de son sein. Au contraire elle doit rester ouverte à tous et rester un foyer de réflexions et de luttes émancipatrices pour demain.

 

 Nous avons le choix: Soit d'une université marchandisée, une université du mépris social qui produit des discours de haine, repliée sur ses intérêts privés, qui forme les exploiteurs, les larbins et les socio-flics de demain. Soit d'une université réellement publique, foyer de pensée critique, ouverte sur le monde populaire et sur les luttes des peuples contre l'impérialisme.

 

Pour une fac au service du peuple ! Non à l’université de classe !

Fac ouverte aux enfants d’ouvriers et d’immigrés !

Augmentation du nombre de bourses et de leurs montants !

A bas la privatisation et l’austérité!

 

 

Deux idées fausses à démystifier :

 

« Il ne faut pas s’organiser, cela prive l’individu de sa liberté de conscience, les organisations veulent tout dominer et créent la division»

Ce discours et cette méfiance entendue mainte foi dans la bouche des étudiants trouve son explication légitime dans le fait que les directions des centrales syndicales actuelles (UNEF, CGT, CFDT) sont rattachées au pouvoir (il le co-gère). Il est donc vrai qu’elles tentent constamment de garder les luttes sous leur coupe et cherchent à les canaliser pour éviter tout débordement qui nuirait à leurs négociations, dans le dos des aspirations populaires (de même pour les partis institutionnelles de « gauche »). Il se crée donc, dans chaque lutte, un conflit idéologique entre la frange qui suit les directions syndicales et celle qui désire et veut prendre son autonomie vis à vis de ces groupes institutionnelles pour espérer gagner. Mais l’existence de différents groupes, n’implique pas nécessairement qu’ils soient tous rattachés à ces directions, au contraire ces groupes contribuent souvent à cette autonomie populaire dans les luttes et à la conscience de classe (même les sections locales de la CGT). L’histoire nous montre en réalité que chaque acquis, chaque lutte victorieuse, chaque révolution même, a été le fruit d'une forte organisation des masses populaires. Le refus ou la méfiance envers l’organisation est une gangrène qui n’est autre qu’un aspect inversé de l’individualisme dominant. Dans une lutte, le débat est indispensable pour éviter la récupération et trancher sur une ligne politique cohérente et fédératrice.

 

« Il ne faut pas politiser les problèmes, cela fait peur aux gens et empêche de rassembler »

Outre que cette idée est dangereuse car cibler les injustices sans les analyser  et sans dire « ce que l’on veut » ouvre la porte à l’extrême droite, elle est également entièrement fausse. Ceux qui luttent doivent-ils se positionner au même niveau que nos médias « 20 minutes » et « direct matin » en se faisant faussement passer pour « neutre »? En 2007 les étudiants se sont battus contre la privatisation de l‘université en comprenant bien la logique capitaliste de « marchandisation » du savoir à l’œuvre. En 2005 contre le CPE ils se battaient contre le démantèlement du salariat et la précarisation de l’emploi. Doit-on repartir de zéro ? L'échec de la lutte "apolitique" des indignés français à la défense devrait nous servir de leçon. Les luttes les plus fortes mais aussi bien les analyses économiques et sociales rigoureuses ont été élaborées avec une orientation politique claire (Marx, etc). Vouloir rassembler sur le seul mot d’ordre de « l’action », ou de « l’illégalisme » sans se doter d’une analyse et de revendications revient à se faire plaisir et à se donner bonne conscience vis à vis des injustices, sans réellement les combattre.

 

 AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre), Local F307, facebook: AGEN Nanterre

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