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  • : Le blog de AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre)
  • : Pour un syndicalisme de combat.
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Nous devons bannir de nos rangs toute idéologie faite de faiblesse et d’impuissance. Tout point de vue qui surestime la force de l’ennemi et sous-estime la force du peuple est faux.


"La situation actuelle et nos tâches" (25 décembre 1947)  Oeuvres choisies de Mao Tsé-Toung, Tome IV




 
Dans l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement, dans un ultime sursaut, contre les forces de la révolution ; et souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire.

« Le Tournant de la Seconde guerre mondiale » (12 octobre 1942). Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome III.

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I
NTERVIEW de NAIMA

 affiche-naima.jpg

Naïma, tu es une syndicaliste de l’AGEN et tu viens d’être exclue deux ans de ton université. Cette sanction est rarissime. Que se passe t-il à l’université de Nanterre ?


L’Université de Nanterre s’est convertie au tout-sécuritaire. Le symbole de mai 68 est devenu une fac où règne la peur distillée par les autorités. Tout d’abord ce qu’il faut savoir c’est qu’il y a une atmosphère détestable sur l’université de Nanterre. Le dispositif sécuritaire a fait «ses preuves» avec la multiplication des caméras vidéosurveillances, d’interventions policières, de vigiles avec leur méthodes plutôt musclées (gaz lacrymogènes, matraques, …), ils disposent d’un véritable arsenal pour dissuader les étudiants qui oseraient défier la direction. De nombreux étudiants en lutte ont été attaqués mais l’impunité règne grâce à un accord préfecture-ministère-fac et grâce au silence des profs. L’AGEN a toujours dénoncé avec ténacité et acharnement cette politique sécuritaire (levée de la franchise universitaire en 1999 et signature du CLS par Legrand, président de Paris X en 2000). Depuis les mouvements étudiants ont affaire à une réforme interne du pouvoir : le responsable « sécurité » est devenu une pièce centrale, omniprésente. A Nanterre Paris-X, Mr Guinot, tient ce rôle. Responsable « sécurité et hygiène » qui devait au départ effectuer un désamiantage de la fac, chose dont il ne s’est jamais soucié, étant trop occupé à entraîner ses sbires à casser des étudiants en lutte. Homme à tout faire de l’administration, il s’est même charger des dossiers d’inscriptions des étudiants étrangers, pour désamorcer et faciliter la tâche à l’administration sur les refus. »

Pourquoi les autorités ont-elles mis en place de telles mesures ?


« Le Contrat Local de Sécurité indique clairement qu’il s’agit de combattre la délinquance et de s’opposer à des « pseudos-étudiants qui déstabilisent l’autorité ». Ce dernier objectif trahit l’essence du plan sécuritaire : pacifier la fac et criminaliser ceux qui luttent. L’administration utilise la politique de fascisation pour étouffer toutes résistances. Il faut avoir saisi cela pour comprendre les raisons politiques pour lesquelles je suis passée deux fois devant un conseil de discipline. Ils veulent étouffer les cris des luttes en coupant des têtes. Surtout sur le logement. Nous avons avec l’ARENE (Association des REsidents de NanterrE) mené plusieurs batailles contre le CROUS avec les résidents pour la construction massives de cités u et contre la restructuration des logements sociaux étudiants, contre les expulsions de la cité u, contre les augmentations de loyers et contre les quotas imposés aux étudiants étrangers issus des pays colonisés ou semi colonisés. Les autorités cherchent aussi à se débarrasser du syndicalisme de combat. L’AGEN est le deuxième syndicat reconnu sur l’université et elle a créé l’ARENE premier syndicat sur la résidence universitaire. L’AGEN lutte contre la sélection sociale et la préférence nationale. Ces fléaux sont renforcés par les réformes universitaires (LMD/ECTS) qui aggravent la distinction entre universités d’élite et universités de seconde zone. Nous combattons l’utilitarisme patronal qui prétend améliorer le sort des étudiants en s’adaptant à la « mondialisation » et aux normes de la « compétitivité » capitaliste. D’autre part, Nous avons toujours exprimé notre solidarité aux résistances populaires pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et par la solidarité internationale contre les guerres impérialistes et les occupations coloniales, (Palestine, Irak, Liban, Afrique, Amérique latine, Yougoslavie…), et en soutien aux résistants qui se dressent face aux régimes fascistes (comme en Turquie/Nord Kurdistan). Un de nos objectifs est de faire des universités des bastions de résistance. Cela est intolérable pour ceux qui gèrent le pouvoir universitaire.


Pourquoi es-tu passée en conseil de discipline ? Comment tout cela s’est-il déroulé ?


Je suis passée une première fois devant le conseil de discipline le 29 juin 2006 pour « agression avec arme à destination sur une militante de l’UNEF ». Tel était l’intitulé de l’accusation de la section disciplinaire. Suite à une altercation physique avec Stéphanie GOMES, responsable de la FERUF-UNEF. Comme elle, j’ai déposé une plainte au commissariat de Nanterre, qui a fait l’objet d’une confrontation et le parquet a classé l’affaire sans suite, estimant qu’il s’agissait d’un problème mineur de voisinage. Devant cette situation, l’UNEF a décidé de porter l’affaire devant le conseil de discipline. La formation de jugement a statué sur une sanction d’un an d’exclusion avec sursis. Ce qu’il faut savoir c’est que le responsable UNEF-Nanterre est passé juste après moi devant cette même section, pour des faits plus graves (agression sur un militant de lors des élections aux conseils centraux 2005, il lui aurait cassé le nez publiquement) et il a été relaxé. Ce fait montre à lui seul la partialité de ce conseil-procès. Dans mon cas, l’UNEF est juge et partie puisqu’elle poursuit et qu’elle siège pour la sanction. . Il s’agit là en fait d’un nouveau moyen de répression, dont l’UNEF est pleinement complice. « Le syndicat majoritaire » (dans les conseils de cogestion mais pas dans les luttes !), ne se contente plus d’être un fossoyeur de lutte et de faire du syndicalisme bisness, il porte, en définitive, les mêmes mots d’ordre que la droite universitaire : « gauchistes hors des facs ». En effet, L’UNEF participe directement à la répression antisyndicale puisqu’elle encourage les conseils de disciplines à être un outil de criminalisation des personnes non membre de son syndicat.
Sur cette première affaire, malgré la condamnation, tu n’as donc pas été exclue. Peux-tu expliquer sur quoi s’est appuyée l’administration pour prononcer ton exclusion définitive ?
En effet, il s’agissait en premier lieu de « salir » mon dossier pour mieux enfoncer le clou par la suite. Je me suis présentée pour la seconde fois le 2 octobre 2006 devant la formation d’instruction pour «suspicion de falsification de certificat de scolarité pour obtenir une réadmission à la cité u». Quel intérêt pour moi de fournir un faux document sachant que je pouvais aller en L3 conditionnelle (c'est-à-dire une 3ème année avec quelques matières de 2ème année) ? C’est le CROUS qui a exigé un certificat en refusant ma réadmission. Ce n’est pas la première fois que le Crous me refuse la réadmission, en 2003/2004, je n’ai pas été réadmise pour le « non-paiement régulier des loyers ». Motif délirant et arbitraire, vous payez tout mais pas régulièrement, etc… En Fait, il s’agissait d’une année d’élections au conseil de résidence, n’étant pas réadmise je ne pouvais donc pas me présenter sur la liste « ARENE et résidents solidaires ». La direction m’a accordé la réadmission le lendemain des élections. Ce qui montre la mauvaise foi du Crous. Le Crous poursuit et expulse les étudiants en difficulté, nous nous battons contre les expulsions : voilà le fond de l’affaire. Je la crois donc capable, avec la complicité de l’administration de l’université, de monter une fausse affaire afin de m’expulser de la résidence, mais également de l’université pour ne plus avoir affaire à une syndicaliste gênant la politique qu’elles entendent mener sur le campus de Nanterre. Résultat : je suis exclue deux ans de l’université. Cela ne s’est jamais vu pour ce type d’accusation puisque la dernière fois qu’il y a eu un étudiant qui est passée en conseil de discipline pour un faux, il a été sanctionné par un simple blâme.


Tu parles d’acharnement et de mesures arbitraires. Peux-tu expliquer quelles sont les méthodes employées à ton encontre ?


Avant de passer en commission de discipline j’ai du subir une garde à vue de 24h en mai 2006 suite à une plainte du CROUS de Versailles. Nous avions investi leurs bureaux avec 60 étudiants en lutte. Seules deux militantes de l’AGEN ses sont retrouvées au poste sur dénonciation du CROUS. Je ne parle même pas de l’acharnement sur l’AGEN depuis 10 ans : convocations répétées au commissariat, poursuites judiciaires, diabolisation, tentative de retirer le local syndical, appel au vote contre nos listes par l’administration, etc.… Pour revenir à mon dossier, la section disciplinaire m’a toujours donné un dossier vide. Mais l’administration voulait que je sois exclue pour l’année 2006/2007 parce qu’elle a essayé, par tout les moyens y compris par le non-respect de son propre règlement, de me faire passer en conseil de discipline pour les deux affaires en même temps, chose qui est va à l’encontre de la procédure. Et pour preuve, le service SAJIX de la section disciplinaire m’a contacté par téléphone pour me convoquer devant une formation d’instruction et à la fois de jugement (ce qui, n’est pas légal) qui a eu lieu le 8 juin 2006. Je me suis présentée avec un conseil (c'est-à-dire une personne pour me représenter), et une « lettre de défense » pour demander un renvoi par le principe du droit de débat contradictoire, inscrit entre autre dans le Code de l’Education. J’ai obtenu ce renvoi au 29 juin, pour une formation de jugement. Mais en réalité pour faire témoigner Mr Guinot, petit chef de la répression sur le campus de Nanterre, en tant qu’expert. J’ai refusé de répondre car, primo, j’ai fait une main courante suite aux faits auprès du service de sécurité de la fac, et je n’avais toujours pas eu accès à un dossier individuel intégral, pour savoir qu’est ce qu’on me reproche exactement puisque cette affaire avait été classée par la justice. C’était une véritable mascarade, car les membres de section disciplinaire ont délibéré sur la seule version de S. Gomes. L’idée de la commission était la suivante : « on l’aura sur la deuxième affaire ». Ceux et celles qui ont prononcé cette sentence se reconnaîtront. Une formation d’instruction s’est tenue le 2 octobre sur la seconde affaire Je devais ensuite passer devant une formation de jugement le 22 novembre 2006. Mr Guinot a décidé d’annuler la tenue du conseil parce qu’il y avait un rassemblement de soutien devant le bâtiment B. La séance a été reportée à la rentrée, le 11 janvier 2007. Cette section disciplinaire était composé d’élus pour les usagers (étudiants) S. Blémus pour l’uejf, J. Giraud, L. Bala, K. Vasquez et M. Eisenberg pour l’unef, pour les professeurs J. Barraud, G. Garguilo, E. Pelippeau et pour la présidence J. Revel et B. Laks. Mathilde (pour une Unef unie et démocratique) est la seule à ne pas avoir reçu cette convocation alors qu’elle était la seule à faire partie d’un syndicat qui refusait l’utilisation de ce conseil à des fins de répression anti-syndicale. Ceci avait pour but de ne pas avoir quelqu’un au sein du délibéré. Malgré mes multiples demandes de me communiquer un dossier intégral, Mr Audéoud a toujours refusé. J’ai donc reçu la notification par écrit seulement le 18 janvier, c’est à ce moment là que j’apprends la sanction, j’ai donc fais appel au CNESER le jour même.
L’administration vous en veut vraiment. Mais qu’est ce que vous lui avez fait ?
Mr Audéoud, président de la fac, a plusieurs fois fait savoir qu’il souhaitait l’interdiction de notre syndicat : l’AGEN. C’est une sorte d’obsession. Il a déclaré que, de son point de vue, lorsque Villepin a fait interdire des groupes néo-nazis en France, le gouvernement aurait du aussi s’occuper d’une certaine extrême-gauche. Et pour sûr il nous classe dans cette catégorie ! Il a également déclaré qu’il voulait que Nanterre devienne « une université à la californienne » peu avant d’inviter un cadre du marchand d’armes Dassault venu expliquer sa vision de l’université du futur ! Depuis la démission d’Imberty, président de paris X en 1997, parti à l’issue d’une lutte victorieuse de l’AGEN ; depuis la lutte du CLN (Comité de lutte de Nanterre), en 1999, année de la levée de la franchise universitaire, les mouvements étudiants de solidarité pour les libertés démocratiques sont la cible d’une politique de répression. Le conseil de discipline est devenu, depuis l’affaire de Sébastien Schiffres en 2004, un moyen de faire peur, en faisant des exemples. L’administration veut nous désigner comme des délinquants dangereux (affaire d’agression) ou encore tricheurs, faux étudiants (affaire de suspicion de faux et usages) qui troublent l’ordre publique. Cet acharnement est la conséquence des contractions de la société tiraillée entre illusion de démocratie et lutte de classe (sélection sociale, préférence nationale, guerre contre la volonté des peuples à disposer d’eux-mêmes,…). J’ai été, avec les camarades de l’Agen, une des portes parole dans les AG de Nanterre et dans les coordinations nationales, lors du mouvement contre le CPE, la LEC et le CNE, pour l’amnistie des jeunes révoltés de novembre 2005. L’AGEN constitue un réel obstacle à l’administration car nous l’avons plusieurs fois mise face à ses contradictions par exmple sur le droit à l’éducation. Nous avons interpellé publiquement Mr Audéoud, pour demander la condamnation d’un professeur d’histoire qui a tenu des propos racistes sur les étudiants étrangers, et ce n’est pas un hasard si ces derniers voyaient leur inscription refusée, puisque ce professeur, Mr Bresc, était membre de la commission des équivalences. Mr Audéoud n’a su nous répondre qu’en faisant une crise nerveuse aigue, en déclarant qu’il ne voulait plus entendre parler de cette histoire et qu’il s’est senti insulter de raciste car je lui ai dis « qui ne dis mot, consent ». Un autre exemple permet de comprendre pourquoi Mr Phélipeau parlait de « théorie du complot ». Nous avons mené une campagne de dissolution des milices fascistes-sionistes : Betar, LDJ, car ils ont agressé des dizaines de personnes en toute impunité et ils ont agressé un agent administratif de l’université (traumatisme crânien, voiture saccagée), nous avions nous-mêmes été attaqués dans le TA de Paris (un camarade a failli perdre un œil). La direction de la fac n’a rien fait contre des membres de la fac liés à ces groupes. Et pour cause peu de temps après, une motion au CA était soumise au vote pour demander l’arrêt des financements et des échanges « entre les universités européennes et les universités israéliennes ». A ce moment là, les masques sont tombés et nous avons découvert que la direction défendait les commanditaires de l’agression (l’UEJF) et le financement de la colonisation de la Palestine. L’AGEN a également demandé au CA de condamner toute la loi du 25 février 2005 qui vante des « bienfaits » de l’histoire coloniale de la France. Nous n’avons jamais cédé sur ces différentes luttes, et ce n’est pas la première fois que l’AGEN est poursuivie par la direction. En 2001, L’Agen a fait l’objet de poursuites pour « outrage », car Mr Legrand, président de l’université et artisan du CLS (Contrat Local de Sécurité qu’il a signé avec la préfecture de Nanterre), s’est senti outrager par le titre d’un tract de l’AGEN qui dénonçait ce CLS ; « Legrand : premier flic de Nanterre ». Nous avons gagné ce procès.


Est-ce qu’il y a d’autres cas de répression ciblée ?


On peut bien sûr parler d’autre cas, mon cas n’est pas isolé. Ils y a déjà les étudiants étrangers (avec ou sans papiers) qui subissent une répression ouverte de l’Etat. Par exemple à Toulouse, il y a, à la sortie du Mirail, des CRS qui filtrent l’entrée de la fac C’est une fac assiégée. Ils ne peuvent presque plus sortir de l’université. Mais si on veut parler des répression ciblée, il y a eu le cas de Sébastien Schiffres sur Nanterre, il y a le cas de Nittisch, un étudiant mauricien poursuivi par la fac, à Strasbourg, il y a une liste noire d’étudiants qui n’ont plus le droit d’entrer à la Sorbonne (sans être passer en conseil de discipline),. A un autre niveau, Il y a également le cas d’Angelo d’Arcangeli, étudiant italien en sciences politiques à Paris 8, et ses camarades Giuseppe MAJ et CZEPPEL (ils ont déjà été en préventives), qui risquent l’extradition en Italie, militants du (nouveau) Parti Communiste Italien (un Parti qui a fait l’objet de 8 enquêtes pour terrorisme et ont toutes fini par un non lieu). Mais il y a aussi Khadija qui risque l’incarcération pour avoir tenté d’empêcher l’expulsion d’un sans papiers. Amandine, syndicaliste de SUD et déléguée du personnel qui a été licenciée pour « harcèlement » sur le patron de Virgin (il y a un rassemblement tous les vendredis soirs à 18h devant le Virgin Mégastore du 5 Boulevard Montmartre ; M° Grands Boulevards). Sans parler de tous ceux et celles qui ont été incarcéré(e)s, condamné(e)s lors des révoltes de novembre dans les quartiers et ceux du mouvement contre la précarité. Il y a également une camarade, présidente de l’AGEN, qui pour l’instant n’est toujours pas réadmise à la cité-u. Mais l’AGEN ne cédera pas. La guerre contre la répression est déclarée. Nous pouvons gagner si nous savons nous unir et lutter. Reprenons un slogan qui nous est cher : Oser s’organiser, oser lutter, oser vaincre !
Qu’est ce qu’on peut faire pour te soutenir ?
Dans un premier temps il y a une pétition qui circule sur notre site (www.agen-nanterre.net) et sur le site du collectif BELLACIAO. Ensuite on a un appel de soutien pour la liberté d’expression et syndicale, pour rassembler toutes les organisations politiques et syndicales ainsi que des personnalités politiques afin d’organiser un véritable front contre la répression. Car aujourd’hui la répression peut toucher n’importe lequel d’entre nous, les militants des libertés ou individus qui oseraient se soulever contre les injustices seront criminalisé(e)s et on sera plus là pour les soutenir. Il y a plusieurs initiatives pour regrouper toutes ces bonnes volontés car il ne s’agit pas uniquement de signer une pétition. Comme l’exprime très bien le fameux pasteur allemand : « Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’étais pas communiste, je n’ai rien dit. Quand ils sont venus chercher les juifs, je n’étais pas juif, je n’ai rien dit. Et quand il sont venus me chercher il n’y avait plus personne pour me soutenir. » Il y a déjà un collectif antisécuritaire sur l’université de Nanterre, il faudrait le renforcer en créant d’autres collectifs sur les autres universités ou lieux de travail, parce qu’après une grande lutte (comme celle du CPE/CNE/LEC de l’an dernier) les conséquences les plus lourdes de la répression tombent sur les personnes les plus déterminées. Notre appel s’adresse, entre autres, à ceux qui ont participé à cette lutte ainsi qu’à ceux qui se sont révoltés contre les morts de BOUNA et ZYED, et à toutes les personnes indignées par ses mesures inqualifiables.
Quelles sont les conséquences pour toi ? Vas-tu continuer tes études ?
On ne peut pas dire que tout cela reste sans conséquence. Je perds un an d’étude cette année, parce que même si je voulais m’inscrire dans une autre fac je vais devoir attendre l’an prochain. Comme j’ai fait appel de cette décision au CNESER, ça me permet d’attendre (si cela ne prend pas trop de temps) de savoir si je serai réintégré ou pas. J’étais sur le point d’obtenir le premier diplôme : la Licence (le DEUG ayant été supprimé) pour avoir accès à un CAPES ou PLP d’Histoire. Mes projets professionnels sont remis en cause.


Propos recueillis par Thomas N’Gatta le 6 février 2007 à Bobigny.



Signez la pétition pour la réintégration de Naïma
AGEN Association Générale des Etudiants de Nanterre


Local F307

200 avenue de la République

92000 Nanterre

01 40 97 76 72

pour tout contact : agenparis10@hotmail.com

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