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  • : Le blog de AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre)
  • : Pour un syndicalisme de combat.
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Infos et citations

Nous devons bannir de nos rangs toute idéologie faite de faiblesse et d’impuissance. Tout point de vue qui surestime la force de l’ennemi et sous-estime la force du peuple est faux.


"La situation actuelle et nos tâches" (25 décembre 1947)  Oeuvres choisies de Mao Tsé-Toung, Tome IV




 
Dans l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement, dans un ultime sursaut, contre les forces de la révolution ; et souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire.

« Le Tournant de la Seconde guerre mondiale » (12 octobre 1942). Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome III.

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Ce que défend l’AGEN

                                                         

 

Le capitalisme a noyé le monde dans les eaux glacées du calcul égoïste. Seule la braise des luttes, en premier lieu celles des plus opprimés, rallumera l’espoir. Première conséquence pour l’émancipation : une lutte pour une société sans exploitation est la seule digne d’être menée. Marx fait ce constat dans le Manifeste du Parti Communiste. Il avait raison et son appel est toujours à l’ordre du jour.

 

L’AGEN s’inscrit dans ce projet, l’université n’étant qu’un des lieux où le combat se mène. L’université est un des fronts de la lutte des classes. Ni temple universel du savoir préservé des turbulences de luttes sociales, ni quartier général de résistance à l’ordre marchand, l'université est traversée des contradictions qui déchirent la société. Autrement dit la transformation de l'université, dans un sens progressiste, est subordonnée aux luttes sociales de grande ampleur. Dès lors, deux principes guident notre action : 

 

Les étudiants doivent être les alliés du prolétariat. Nous affirmons que les étudiants ont un choix conscient à effectuer. Au service de quelle classe vont-ils mettre leur avenir et leur énergie ? Suivant un questionnement similaire Sartre posait la devise de l’intellectuel  progressiste : « regarder l’homme et la société dans leur vérité, c’est-à-dire avec les yeux du plus défavorisé ».

 

Les étudiants ne peuvent vaincre seuls. Nous affirmons que les étudiants ont une audience de masse uniquement lorsqu’ils s’allient aux masses populaires et remettent en cause en profondeur les structures économiques et sociales de la société. Mais il y a peu, remettre en cause, même à la marge, le règne du capitalisme, « l’unique système possible », et sa forme politique, la dictature de la bourgeoisie, « l’unique forme démocratique », passait pour propos d’illuminés. Les canaux médiatiques et scolaires de l’idéologie dominante nous inondaient de la prétendue toute-puissance du marché libre. Depuis 2008, c’est-à-dire depuis le développement d’une phase aigüe de la crise du système capitaliste, la bourgeoisie feint de changer de ton en chantant les louanges de la régulation. Cette comédie ne fait que révéler les fissures de l’édifice.

 

Toute critique réelle de l’université vient d’une critique de la société de classe. A défaut de cette critique radicale, les étudiants acceptent le rôle dévolu à l’université bourgeoise. Ce rôle c’est celui de la reproduction sociale (fournir des travailleurs intellectuels, des cadres d’exécution, l’élite des cadres dirigeants étant formée par les grandes écoles). Ce rôle de vecteur académique de l’idéologie dominante. La  remise en cause de cette fonction sociale a eu lieu, même partiellement, par exemple durant la guerre d’Algérie avec les positions anti-colonialistes du mouvement étudiant. Sur le terrain social, la lutte contre le CPE en 2006 a montré l’enjeu d’une unité de lutte entre la jeunesse et les travailleurs. Les derniers mouvements de grève, surtout celui des enseignants chercheurs, sont retombés dans le narcissicisme et un certain corporatisme, raison première de leur défaite.

 

Certes depuis longtemps déjà, les étudiants n’appartiennent plus dans leur immense majorité aux classes sociales privilégiées dominantes. Mais justement un mouvement de grève qui, comme cette année, ne pose pas les questions de condition de vie et d’aspirations des étudiants issus du monde populaire se condamne lui-même. De plus s’il ne jette pas des ponts avec la nouvelle vague de luttes ouvrières il est condamné à rester sur sa base sociale réduite (le professorat et quelques étudiants de second cycle) et finalement à céder aux injonctions hiérarchiques. A ce titre, au vu de leur débandade face à l’ultimatum des examens, certains enseignants pourraient méditer cette pensée de Mao : « Les masses sont les véritables héros, alors que nous sommes souvent d’une naïveté ridicule ».

 

Pour autant la lutte contre la privatisation universitaire (contre le processus de Bologne et la loi LRU) est une lutte juste qu’il faut poursuivre et amplifier.  L’objectif de créer « la plus grande économie de la connaissance » dans une Europe compétitive marque la fin programmée de la « gratuité », l’accroissement de la sélection et une réduction de la durée moyenne des études. La bourgeoisie a besoin de nouveaux secteurs marchands, le taux de profit en dépend. La sélection des filières rentables et la tendance au remplacement des bourses par des prêts suivent cette logique implacable. 

 

Le rôle du mouvement étudiant est stratégique. Pour que l’univers du profit,  de la guerre « infinie », qu’elle soit économique ou militaire, ne soit pas un horizon indépassable, quatre composantes sont indispensables. Ces quatre composantes on peut les déduire du  bilan des expériences révolutionnaires : des luttes de libération nationales, un mouvement radical de la jeunesse étudiante, des révoltes dans les usines et dans les couches populaires et enfin des expériences socialistes qui tracent la voie vers le communisme.

 

La jeunesse étudiante a donc son rôle à jouer, surtout si elle prend toute sa place dans  la lutte contre le pouvoir capitaliste. 

 

Pour conclure, nous présentons ce que l’AGEN défend comme principes tactiques dans les luttes :

 

 

Politiser les mouvements revendicatifs

 

Lorsqu’on nous présente la crise de l’université comme responsable du chômage (les  « modernisateurs » justifient la « professionnalisation » des filières car les étudiants ne seraient pas assez « employables » avec leurs diplômes généralistes) , il est bien sûr  indispensable de balayer ce bobard (il n’y a pas plus de chômage à la sortie des filières générales qu’à l’issue des filières professionnelles) mais surtout il faut dénoncer les véritables responsables du chômage de masse, ce qui constitue une base objective de convergences avec les luttes des ouvriers. A titre d’exemple, cette politisation d’un mouvement revendicatif a été remarquable par le LKP en Guadeloupe.

 

Créer le rapport de forces grâce à la ligne de masse

 

Dans tous les mouvements de lutte des tendances contradictoires s’expriment. Le premier principe de la ligne de masse consiste à regrouper et soutenir la gauche du mouvement, à rallier et neutraliser le centre et à combattre la droite. Dans les mouvements étudiants la gauche s’oppose à l’apolitisme, reconnaît que le problème universitaire n’est pas d’abord pédagogique mais social et refuse la servilité face à la légalité de l’ordre établi. Dans tous les cas la ligne de masse consiste à s’appuyer sur les étudiants défavorisés et à mener le combat contre le racisme universitaire et pour l’égalité des droits aux côtés des étudiants étrangers.

 

Défendre la solidarité face à la répression

 

Des centaines d’étudiants ont été poursuivis ou inquiétés ces dernières années suite à leur implication dans les mouvements de lutte. Il n’a pas été nécessaire d’attendre Sarkozy pour voir s’installer une structure de surveillance, de délation, de vigilisme au cœur des universités, considérées comme des foyers de résistances à mater. Des exclusions via les conseils de disciplines aux incarcérations préventives, des tirs de flashballs aux poursuites devant les tribunaux, toute une panoplie se déploie pour susciter la division et la peur. La lutte contre la répression doit s’affirmer comme centrale dans chaque mouvement.

 

Déployer le drapeau communiste

 

Depuis sa création l’AGEN mène des campagnes militantes pour dénoncer les guerres et les crimes de l’impérialisme et soutenir la résistance des peuples opprimés. Nous sommes dans une époque où le capitalisme est à son stade ultime, cette époque est celle de l'impérialisme, c'est à dire celle des luttes de libération nationale et des luttes pour le socialisme. Notre lutte n’oublie pas de dénoncer les manœuvres de l’impérialisme français partout dans le monde et de démasquer le sionisme, une idéologie raciste et coloniale. Les plus grandes luttes étudiantes sont celles qui ont porté la solidarité internationale à son plus haut niveau. Née d’un mouvement contre "la guerre du Golfe"(1991), l'AGEN s'efforce d'organiser un authentique mouvement anti-impérialiste. Dans cette période de guerres de repartage, de pillage renforcé et de terrorisme d’État il faut nous rappeler ce que disait Marx : « Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ».
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