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  • : Le blog de AGEN (Association générale des étudiants de Nanterre)
  • : Pour un syndicalisme de combat.
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Nous devons bannir de nos rangs toute idéologie faite de faiblesse et d’impuissance. Tout point de vue qui surestime la force de l’ennemi et sous-estime la force du peuple est faux.


"La situation actuelle et nos tâches" (25 décembre 1947)  Oeuvres choisies de Mao Tsé-Toung, Tome IV




 
Dans l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement, dans un ultime sursaut, contre les forces de la révolution ; et souvent, des révolutionnaires sont un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire.

« Le Tournant de la Seconde guerre mondiale » (12 octobre 1942). Œuvres choisies de Mao Tsé-toung, tome III.

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7 mars 2008 5 07 /03 /mars /2008 12:35

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"ETUDIANTS CONTRE LA LRU"

Une liste soutenue par l'AGEN

 

 

Nous présentons une liste aux élections aux conseils centraux de l'université de Nanterre le 11 et 12 mars 2008

 

Commençons par ce qui semble un paradoxe. Toutes les luttes étudiantes ont montré clairement que l'expression concrète et entière des aspirations étudiantes ne peut avoir lieu dans les conseils. Néanmoins nous présentons une liste pour ces conseils. Seulement cette liste n'est pas comme les autres. C'est une liste de la résistance étudiante à la privatisation.

 

Nous ne semons pas d'illusions: la véritable démocratie étudiante s'exprime dans les luttes et non dans les scrutins organisés par l'institution. Ces élections dans les conseils qui dirigent chaque université (conseil d'administration, conseil de la vie étudiante et universitaire, conseil scientifique) servent principalement à légitimer la mainmise des "Professeurs" (10% du total des enseignants) et à confisquer l'expression démocratique étudiante issue des AG et des grèves. Circonstance aggravante: la loi LRU a encore réduit la représentation étudiante dans les conseils et elle a élargi la part des "personnalités extérieures" issues du patronat. 

 

Cette opération électorale vise donc originellement à solder les luttes, c'est-à-dire à ce que les syndicats cogèrent la misère étudiante et collaborent avec les autorités pour la paix sociale. Peu après 68, le mouvement étudiant boycottait d'ailleurs ces conseils devenus des chambres d'enregistrement du ministère.

 

Ce que font avec délectation les organisations étudiantes alignées (qu'elles soient réformistes ou de droite) nous le refusons. Nous refusons la cogestion. Nous refusons de considérer les autorités comme les portes paroles légitimes des facs. Nous n'enterrerons pas la lutte contre la LRU dans les urnes. Si nous présentons une liste c'est d'abord pour relayer les luttes, collecter des informations et déranger un ordre universitaire inégalitaire et de plus en plus marchand. C'est pour qu'une voix de la résistance étudiante se fasse entendre y compris à cette occasion alors que partout on tente de la bâillonner.

 

Nous présentons une liste car nous refusons que les conseils soient le monopole des pro-LRU, de ceux qui la bouclent et qui jugent "normal" la délation des cas "d'étudiants sans-papiers",   auprès de la préfecture, de ceux qui jugent "normale et républicaine" la présence policière sur les facs, de ceux qui la bouclent sur les expulsions à la cité-U, de ceux qui pensent que l'arrivée des enfants du peuple à la fac signifie la fin du prestige de leur établissement. Face à cette conjuration du silence et des privilèges nous ferons entendre la voix démystificatrice de ceux qui résistent à l'air du temps. Avec la conviction que les problèmes étudiants ne sont pas isolés de ce qui se passe dans le reste de la société.

 

Nous sommes la seule liste issue des luttes à se battre sur ces différents fronts.

Cette liste regroupe des étudiants engagés dans la lutte contre la LRU et des militants de l’AGEN. Notre objectif commun au-delà de l’élection est de construire un front de résistance contre la normalisation sur les facs.

 

Surtout dans la situation actuelle il s'agit bien sûr de se battre contre la restructuration des universités dont la LRU est l'un des jalons mais aussi CONTRE LA REPRESSION c'est à dire la criminalisation des luttes (des dizaines d'interpellations pendant la grève de novembre-décembre), les poursuites judiciaires de ceux qui luttent (exclusion de Naïma), les contrôles et les interventions policières à l'université, les interventions des vigiles, etc.

 

La banalisation de la répression sert de bras armé à une offensive idéologique contre LES LUTTES ETUDIANTES en tant que telles, principalement lorsque celles-ci dépassent le cadre corporatiste et posent la question politique de la nature de la société dans laquelle nous vivons. Pacifier les campus et éradiquer les expressions de résistance anticapitalistes sont les deux objectifs centraux de l'institution universitaire, relais du pouvoir politique.

 

Les autres listes qui se présentent tournent le dos aux luttes étudiantes ou collaborent ouvertement au RETOUR A L'ORDRE.

 

Première liste pro-LRU: L'attelage réactionnaire Cé (Confédération étudiante), FEDER (SOS Racisme, Ni putes ni soumises, UEJF Union des étudiants juifs de France). Cette liste mène campagne sur les thèmes de prédilection de la droite: contre les blocages, pour un référendum après deux jours de grève ( plus rapide que Sarkozy qui avait proposé 8 jours pour briser les grèves dans le monde du travail).

 

L'UNI regroupe les étudiants sarkozystes qui ont applaudi les CRS lors des interventions de novembre. Favorables à la concurrence entre les facs, à la marchandisation des enseignements, à la sélection, ils essaient de faire oublier  leur liaison avec l'extrême-droite et leurs anciens autocollants racistes sur lesquels on pouvait lire "immigrés mettez les voiles".

 

L'UNEF organisation de "gauche" en fait de trahison des luttes. L'UNEF a élaboré le projet Pécresse (LRU) avant de faire semblant de soutenir le mouvement de grève puis d'appeler à la fin de la grève en prétextant une victoire inexistante. L'UNEF présente chaque mesure du gouvernement comme une victoire arrachée (le plan licence qui renforce la professionnalisation, le plan logement étudiant qui dégage la moitié des sommes nécessaires selon les rapports officiels). Apparemment, cette inusable méthode marketing sert à se substituer au mouvement étudiant et à usurper la voix des AG. Le soutien indéfectible apporté par la LCR-JCR à cette liste est purement opportuniste. Ses militants qui ont participé à la grève doivent accepter de ne plus exiger "l'abrogation de la LRU" en échange de places secondaires sur la liste. C'est ce qu'ils appellent "défendre l'unité" et "construire le syndicalisme de masse". En tournant le dos à leurs convictions et aux luttes massives?

 

SUD Etudiant présente une liste pour la première fois à Nanterre. Pourquoi maintenant? Nous ne le savons pas et leur tract ne l'explique pas. Les revendications qu'elle défend sont celles d'une UNEF de gauche, elle se présente comme opposée à la LRU et nombre d'étudiants se demanderont quelle est la différence entre nos deux listes. Soyons clairs. SUD joue sur l'ambigüité, SUD s'en prend au seul « vigilat privé » (ceux qui gaze les étudiants sont pourtant du "service public" de la répression!) et prétend trouver dans les conseils des soutiens auprès de profs qui ont appelé à la reprise des cours afin de poursuivre "autrement" le mouvement. Nous voyons là l'expression d'un syndicalisme mou dépendant de la "gauche" réformiste et des profs,  qui veut se faire passer pour radical. Il y a tromperie sur la marchandise.

 

l'EMF (Etudiants des musulmans de France) présente une liste. Cette organisation s'est faite connaître durant la campagne pour la loi scélérate sur le voile et lors des élections du CROUS de 2004. Nous avons expliqué à l'époque qu'il ne s'agissait pas selon nous d'une question cultuelle ou de laïcité (l'AGEN avait  alors organisé un grand meeting contre cette loi et le "racisme respectable" fin 2003).L'EMF se présente désormais sur le thème du "respect", de la "tolérance culturelle", de "l'intérêt général". Nous ne développerons pas sur la pertinence ou non de se représenter comme étudiants avant tout par sa confession religieuse. Cette donnée relève de la vie privée. Ce qui pose concrètement problème du point de vue de l'intérêt des étudiants et surtout de ceux des milieux populaires c'est la position de l'EMF contre les formes de lutte des étudiants (contre les blocages, les occupations, etc.) et même au début 2006 des prises de position en faveur du CPE (Contrat première embauche)! A ce titre, c'est une organisation qui tourne le dos aux luttes comme tant d'autres.

 

La FAX est une liste "apolitique" de droite, elle regroupe des associations de services aux étudiants. La FAX représentée au niveau nationale par la FAGE qui était pour la LRU, contre la grève.

 

Enfin une liste d' étudiants en STAPS, "Réussir à PX" se présente. Cela  montre uniquement que cette filière a tendance à se sentir à part dans l'université. La situation de morcellement, de division et d'isolement entre les filières n'est pas uniquement un fait objectif. Elle est d'une part le résultat d'une volonté affichée ( celle du président et des organisations de droite qui veulent faire du droit un bastion de la réaction) et d'autre part la conséquence négative de la mise en concurrence des filières dans le cadre de la privatisation.

 

 

Faisons de nos facs des foyers de résistance !

 

Le 11 et 12 mars 2008, je jette un pavé dans l'urne

 

je vote "étudiants contre la LRU" liste soutenue par l'AGEN

 

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