Le matin du jeudi 3 février 2011 a eu lieu le procès des sept étudiant-e-s inculpé-e-s de l'université du Mirail, au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. Après
des convocations au commissariat, sur plainte de la présidence de l'université Toulouse II le Mirail, les sept étudiant-e-s ayant participé, parmi des milliers d'autres, au mouvement de lutte
contre la LRU en 2009 étaient accusé-e-s de « vols » et de « dégradations ».
Du 2 février au mois de juin 2009, un important mouvement notamment contre la loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités) avait été mené par les
personnels enseignant-e-s, chercheurs/euses, Biatoss et étudiant-e-s des universités de France, dont Toulouse II le Mirail. Plus de 4 mois de grève, des Assemblées Générales jusqu'à plus de 2500
personnes, de nombreuses manifestations et actions. Il s'agit d'une lutte d'ampleur au niveau étudiant par sa longueur et sa dureté.
Pour rappel, Valérie Pécresse, Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, avait, au moment des faits exigé que les « responsables » du mouvement
étudiant soient condamné-e-s à des peines exemplaires, cette volonté répressive s'est fait entendre à travers les propos du procureur de la République, celui-ci ayant requis des peines
disproportionnées : 18 mois de sursis pour « coups et blessures », 12 mois et 8 mois de sursis pour « dégradations », 3 mois de sursis pour « vol de denrées alimentaires en réunion », assorties
pour certain-e-s d'une interdiction d'exercer dans l'éducation nationale. Et ce sans aucune preuve matérielle tangible. Le verdict sera rendu le 31 mars.
Ces réquisitions démontrent la volonté de l'Etat de faire de ce procès un exemple, et de casser toute lutte à venir. Le seul but est d'incriminer des acteurs et
actrices de la lutte sociale, en s'acharnant sur les militant-e-s de classe. Cette attitude se place dans un cadre plus général de répression contre toutes celles et tous ceux qui ont lutté hier
et luttent aujourd'hui. Partout l'arsenal répressif se durcit. Dans les usines, les entreprises, les quartiers populaires, les universités... Le gouvernement et le patronat affirment la même
logique : la volonté de répondre aux contestations populaires par le déchaînement des forces répressives.
L'université du Mirail, quant à elle, demande des dommages et intérêts de plusieurs dizaines de milliers d'euros. Or, il s'est avéré que la présidence de
l'université n'avait pas l'aval du Conseil d'Administration du Mirail pour porter plainte. Et cela, alors même que la majorité des personnels de l'université avaient exprimé leur soutien aux
étudiant-e-s inculpé-e-s, notamment par le vote à l'unanimité d'une motion de soutien au Conseil de la Vie Universitaire, réclamant entre autre le retrait des plaintes. Cela démontre à nouveau
que les instances décisionnelles de l'Université ne sont qu'une vitrine démocratique.
La justice nous montre une fois de plus son vrai visage: une justice bourgeoise, garante du bon ordre républicain, au service de la répression et de la domination
de classe. L'Etat et le patronat comptent sur notre isolement et notre désunion pour asseoir ses capacités d'attaque. Face à cela, il est nécessaire de réunir nos résistances et de faire vivre la
solidarité.
eau que les instances décisionnelles de l'Université ne sont qu'une vitrine démocratique.
La lutte à l'Université du Mirail pour l'arrêt des poursuites à l'encontre des personnes mobilisées est le combat contre une politique répressive généralisée. La
répression que subissent nos camarades est une déclaration de guerre adressée à toutes et tous ceux/celles qui n'ont pas renoncé à lutter pour l'égalité et la justice sociale. Nous ne les
laisserons pas nous piétiner sans réagir, car nous ne connaissons que trop bien la logique du pouvoir : en criminaliser une pour en terroriser cent.
Face à cette logique, seule notre solidarité peut faire face. Ainsi, la FSE appelle tous ceux et celles (syndicats, organisations politiques, associations,
individu-e-s…) qui luttent contre l'engrenage répressif à soutenir les inculpé-e-s du mirail, ainsi que toutes les victimes de la répression, de quelque manière que ce soit : soutiens financiers,
soutiens politiques, événements médiatiques, rassemblements…