Pour un syndicalisme de combat.
Bulletin du syndicalisme de combat numéro 19 (octobre 2007)
Le 4 août 1983, un soulèvement populaire dans le pays de la Haute-Volta en Afrique de l’Ouest-un des pays les plus pauvres du
monde- a initié une des plus profondes révolutions de l’histoire de l’Afrique. Son dirigeant était Thomas Sankara qui, à l’âge de 33 ans, est devenu le président du nouveau gouvernement. Le pays
a été renommé Burkina Faso ce qui signifie le pays des hommes intègres.
Au cours des 4 années suivantes, la révolution burkinabé a réalisé un programme ambitieux comprenant une réforme agraire, la lutte contre la corruption, le reboisement pour stopper
l’avancée du désert et prévenir la famine et la priorité à l’éducation et aux soins de santé. Afin de mettre ces mesures en application, le gouvernement a encouragé l’organisation, la
mobilisation et l’éducation politique des paysans, des travailleurs, des femmes et des jeunes du pays. Il a accordé une grande importance à la solidarité du Burkina Faso avec les luttes de
libération qui se déroulaient dans le monde, de la bataille contre l’apartheid en Afrique du Sud aux mouvements révolutionnaires à Cuba, au Nicaragua et an Palestine.
Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara a été assassiné au cours d’un coup d’Etat contre-révolutionnaire qui a détruit le gouvernement révolutionnaire. Thomas Sankara a été assassiné il y a 20 ans par le despote néo-colonial Blaise Compaoré, actuel dirigeant du Burkina Faso et grand ami de Sarkozy et de Bolloré.
Une semaine avant sa mort, parlant à propos du dirigeant assassiné de la révolution cubaine Ernesto Che Guevara, Sankara avait dit : « en tant qu’individus les révolutionnaires peuvent être tués, mais vous ne pouvez pas tuer les idées » Cette affirmation a été confirmée dans le cas de Thomas Sankara lui-même. Il est devenu un symbole pour des millions de personnes à travers l’Afrique qui ont vu dans la révolution burkinabé une source d’inspiration pour la bataille pour la libération nationale et sociale véritable de l’Afrique.
(Source : Préface du livre de Thomas Sankara L’émancipation des femmes et la libération de l’Afrique)